Il y a déjà un moment, nous t’avions parlé de l’identification et la gestion des émotions de ton enfant. Afin de ne pas toujours être dans la réaction, mais bien de préparer les épisodes émotionnels à venir, on a décidé de te parler du travail que tu peux faire en dehors des pics de décharge pour qu’avec le temps, ton enfant puisse anticiper au mieux son comportement.
L’idée est simple, lui donner les clés pour lui permettre d’être capable de comprendre ses émotions et d’y apporter une réaction adaptée. Cela passera notamment par des moment de communication dédiés avec ton enfant pendant lesquels vous échangerez autour des émotions, de ce qu’elles représentent, mais également des besoins qui y sont liés.
Voici notre vidéo dédiée à ce sujet qui te donnera tous les détails :
Tu peux également écouter le podcast juste ici :
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Rapidement, rappelons ce que sont les émotions : ce sont des réactions physiologiques et psychologiques à une stimulation sensorielle venue de l’environnement extérieur ! En résumé, c’est ce qu’on ressent lorsqu’il se passe quelque chose d’imprévu ou qu’un besoin qui était satisfait ne l’est plus.
Les émotions primaires sont au nombre de 6 :
Elles existent dès la naissance et on notera simplement trois choses :
S’il faut bien comprendre une chose, c’est que nos enfants n’ont pas le choix de vivre et donc d’exprimer ou non leurs émotions. Ils ne prennent pas de plaisir en les exprimant intensément. Ils ne cherchent pas à nous manipuler, à dire qu’ils nous détestent, qu’on est des mauvais parents ou qu’ils sont malheureux. Il communiquent uniquement de façon immature pour deux raisons :
Donc quand on s’oppose à l’expression des émotions d’un enfant, on lui demande d’accepter quelque chose qu’il n’est pas capable de comprendre.
Aider notre enfant à exprimer ses émotions va avoir de nombreux bénéfices pour lui, mais également pour toute la famille. D’abord, cela va installer un climat de confiance mutuel. Notre enfant saura qu’il a droit à la parole, qu’il est considéré comme un être intelligent dont on prend en compte les besoins. La relation parent enfant ne sera plus unilatérale. Dès le début, on mettra en place les bases d’un foyer où on favorise la coopération plutôt que la confrontation.
A terme, notre enfant sera capable de nouer des relations saines avec les autres, basées notamment sur l’empathie.
On lui apprend ainsi à développer son intelligence émotionnelle. On lui donne les outils pour développer sa confiance en soi et trouver les clés de son bonheur.
Il ne faut pas oublier que nos enfants, même s’ils ont leur propre personnalité, vont avoir tendance à faire comme nous. Si on leur ferme une porte à chaque fois qu’ils cherchent à s’exprimer, ils vont instinctivement apprendre que le conflit est la seule solution possible parce qu’il n’y a que quand ils crient qu’on leur prête de l’attention. Ce mode de pensée, ils risquent ensuite de l’adopter tout au long de leur vie !
Pendant que l’émotion est déchargée ce n’est pas le moment d’avoir une discussion construite. Au milieu des pleurs, des tremblements, des cris, on ne pourra généralement rien faire de constructif. En tant qu’adulte, notre rôle est d’accueillir l’émotion ! Cela ne veut pas dire “laisser faire” ou “ne pas imposer de limites”. Simplement on verbalise l’émotion de notre enfant ou ses réactions physiques et on utilise des formules positives pour ne pas nier ce qui se passe.
“Je vois que tu trembles, que tu es en colère.”
On prend souvent l’exemple d’une bouteille d’eau pour illustrer le besoin lié à ce phénomène. Trop remplie, elle déborde. Lors d’un pic de décharge, le besoin n’est pas seulement d’essuyer l’eau qui a débordé, mais de vider la bouteille entièrement. Sinon, on retrouve le calme seulement pour quelques minutes et ça repart.
Après le pic de décharge, on attend de pouvoir se reconnecter à son enfant. Pour cela, on met en place 3 liens :
Le lien visuel est lié au regard. On s’approche de notre enfant et on se met à sa hauteur. Il faut vraiment se mettre à sa place. Quand on dialogue avec quelqu’un, il est beaucoup plus facile de le faire à hauteur d’yeux. Si ton enfant doit te regarder de toute ta hauteur, il va se sentir étouffé, écrasé, ce qui est d’autant plus vrai sous le coup de l’émotion.
Au besoin, on s’assied sur le sol. Ça instaure généralement immédiatement un environnement de confiance mutuelle.
On évite les formules trop connues de type : “calme toi, arrête de pleurer, fais ci ou fait ça”. L’idée n’est pas non plus de conseiller ton enfant. “Tu devrais faire ci, ou tu devrais sans doute essayer ça” qui ne font pas appel à son intelligence et sa réflexion. On privilégie les questions ouvertes : “Peux-tu me dire ce qu’il se passe ? Tu as l’air en colère (triste / bien joyeux…)”
On essaie de parler d’une voix calme et claire. L’idée, est de l’amener à exprimer ce qu’il ressent. Les solutions à long terme, on les trouvera plus tard, ce n’est pas le moment.
Enfin, essaie d’établir un contact physique avec ton enfant. Touche lui la main, l’épaule. Mais s’il s’écarte, n’insiste pas. S’il se laisse faire, prend le dans les bras pour faciliter le dialogue.
ATTENTION : cette occasion d’exprimer ses émotions (essentielle au demeurant) n’est valable qu’à court terme. Le travail de fond, celui qui aura un impact hyper positif, se fait à posteriori.
Tu l’auras compris, pour échanger avec ton enfant au sujet de ses émotions, rien de tel qu’un moment dédié en dehors de l’émotion. On l’appelle le retour d’expérience.
C’est un moment privilégié qui remplit trois objectifs :
Généralement, on le fait le soir à l’occasion du rituel du coucher. On peut cependant choisir n’importe quel moment au calme pour le faire. Il y a seulement trois règles à respecter :
Pour ton enfant c’est l’occasion :
En tant qu’adulte :
Pour conclure, on peut terminer par :
« La prochaine fois que cela arrive, on est d’accord pour que tu essaies de… et que j’essaie de… ». Ce sont des solutions qu’on trouve ensemble.
Au final, tu verras que c’est ton enfant qui risque d’être lui-même à l’initiative de ces échanges tant ils apportent à chacun !
Pour faciliter le dialogue, tu peux utiliser plusieurs outils. Avec les 3-5 ans par exemple, tu peux utiliser une roue des émotions, qui te permettra :
Pour démarrer ton travail autour des émotions, c’est vraiment un outil qu’on te conseille. Si tu souhaites aller plus loin et comprendre comment l’utiliser et le mettre en place au quotidien, voici une vidéo dédiée à cet outil :
N’hésite pas à nous dire en commentaire si tu utilises cet outils (ou d’autres) pour parler des émotions avec ton enfant !
Voici une sélection de livres qui te permettront d’approfondir le sujet ! Tu peux également télécharger notre guide gratuit pour une parentalité bienveillante, épanouie et décomplexée qui contient 4 masques des émotions pour aider ton enfant à les verbaliser ou consulter les articles suivants “Identifier et comprendre les émotions de ton enfant” et “Gérer et accueillir les émotions de ton enfant“
Sur notre boutique, nous avons développé des jeux outils à télécharger et imprimer ! Voici quelques exemples :
Avec 7 étapes à parcourir en famille et 3 jeux outils à imprimer. Bref une véritable épopée à faire en s'amusant !
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super la roue des émotions ! Merci pour tous ces précieux conseils. Merci d’insister sur le gros du travail à faire après la crise et au retour au calme. C’est un moment crucial pour échanger et renforcer un lien de confiance avec son enfant.
Merci à toi ! Oui, on l’oublie souvent et pourtant c’est la clé de cet apprentissage. 🙂
Merci pour tes précieux conseils ! Cest un bon rappel pour comprendre les émotions de nos enfants ! 🙂🙂🙂
C’est super top 😁 j’avoue que j’aime beaucoup le format YouTubeet Facebook aussi je suis de l’île de la Réunion souvent décalé Ça me permet de revenir et suivre si j’ai raté quelque chose.
Vous avez pas penser à un compte Tik Tok ?
Bonjour Emilie ! Le compte Tik-Tok existe ! 🙂 Difficile d’être partout en même temps cependant donc on y a très peu posté pour le moment.
Merci pour tous ces conseils clairs 🙂 !
Merci beaucoup pour ce podcast avec des conseils si précieux ! Juste une question, que dois-je faire quand mon enfant bascule dans le “sentiment” c’est-à-dire que l’expression de l’émotion dure plus d’une heure ?
Bonjour Jenni, ce sera l’objet de contenus à venir car tout dépend des sentiments dont on parle. De manière générale, on n’est plus au niveau d’un pic de décharge à ce moment là, donc on prend le temps de rappeler mais surtout de trouver ensemble et valider les solutions pour que les choses aillent dans le bon sens. Pleins d’ateliers sont possibles pour ça. Il faut que ce soit ludique et non contraint. Porter de l’intérêt à ton enfant, être ouvert à la discussion, lui dédier des moments pour lui, ce sera déjà un bon début.
La roue des émotions est outil tellement puissant!
Merci beaucoup pour cet éclairage clair sur les émotions et comment aider nos petits bouts.
Merci pour cette mine d’outils et d’infos pratiques!
À mettre en application maintenant.
Merci pour cet article ! Mon enfant a presque trois ans et j’essaierais certainement ces astuces que vous proposez !
Merci à toi, n’hésite pas à nous tenir au courant !
haa…. Les émotions… Nous n’en parlons jamais trop aux enfants !
Pour moi, c’est vraiment l’une des bases principales à connaître et à mettre en place avec les enfants.
Merci pour ce bel article !
Super votre création, très ludique j’adore ! “la roue des émotions” ! 😀 Cela me fait penser à un très beau livre que je vous recommande “la couleur des émotions” ! Excellent moyen pour comprendre nos enfants !
Merci Cindy ! On le recommande également ! 🙂
Merci d’avoir pris le temps de poser de bonnes bases et d’ensuite aller plus loin, pour comment s’y prendre. Je parle plus de sujets équivalent sur le couple, mais si étant enfant, on avait eu la chance d’expérimenter ce que tu décris, alors la vie de couple serait bien différente! 🙂
Bonjour Nicolas, beaucoup de clés pour communiquer avec nos enfants sont effectivement valables également pour nous adultes.
Merci pour cet article et ces vidéos très riches d’enseignements. Il m’a fait penser au dessin animé de PIXAR sur les émotions (dont j’ai oublié le nom). Je trouve que ces façons d’aborder un thème ayant tant d’importance dans l’enfance est top ! Merci encore
Merci pour ton commentaire ! Il s’agit de Vice Versa ! 🙂
Merci pour ces bons conseils et cette bienveillance. On voudrait parfois que nos enfants soient un peu plus matures. Le fait est que le cerveau humain arrive à maturité entre 24 et 26 ans. Il nous faut donc être un peu patient 😉