Pour l’enfant, comme les parents, le rituel du coucher est l’un des moments clés de la journée. En semaine, pour peu que l’on rentre tard du travail, il pourra s’agir du seul moment d’échange, de qualité, que l’on aura avec son enfant. Autant en faire un instant de calme et de douceur ! Facile à dire car, si le coucher peut effectivement s’avérer idyllique, il faut parfois admettre qu’il peut aussi rapidement se transformer en véritable cauchemar…
D’après notre expérience avec notre petite qui a 8 ans aujourd’hui, On te propose quelques conseils pour réussir ce moment important pour chacun !
Voici notre vidéo dédiée à ce sujet qui te donnera tous les détails :
Tu peux également écouter le podcast juste ici :
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Nous reviendrons en détail dans un prochain article sur l’importance des rituels et routines dans l’organisation de la journée d’un enfant, mais pour le soir, de manière générale, l’idée est d’avoir un schéma récurrent, quel que soit le jour de la semaine. Tous les soirs, à partir de 18h15 démarre notre routine du soir qui nous conduit jusqu’au rituel du coucher. Celle-ci a l’avantage d’être apaisante et sécurisante pour l’enfant et de le faire progresser dans son apprentissage de l’autonomie et sa collaboration aux tâches du foyer.
A titre d’exemple, après le repas (19h30 si tout va bien), je demande généralement à ma fille (et depuis qu’elle a 4 ans) ce qu’elle va faire ensuite. « Je débarrasse mon assiette, je me lave les mains, je me brosse les dents, je fais pipi, je choisis une histoire et je vais au lit » (L’étape de l’assiette est souvent oubliée, mais on s’accroche). Elle est désormais quasi autonome sur cette partie mais bien sûr, il a fallu beaucoup d’accompagnement et de bienveillance les premières années. Aujourd’hui encore, il lui arrive de “rêvasser” entre deux tâches ou d’en oublier une et c’est à nous de la remettre dans le “droit chemin”. 😉
En général, pendant que ton enfant s’occupe de terminer sa routine, profites-en pour te détendre quelques minutes. Mets un morceau de musique qui t’apaise, prend le temps de respirer et d’écarter les pensées négatives qui pourraient encore te polluer l’esprit. C’est peut-être le meilleur conseil qu’on pourra te donner. Aborder le rituel du coucher chargé du stress de TA journée ne te mettra pas dans la meilleure des dispositions pour échanger avec ton enfant, être en posture d’écoute active et profiter du moment. L’état d’esprit avec lequel tu abordes le rituel du coucher est à mon sens aussi, voir plus important que l’état d’esprit de ton enfant. Lui, n’a pas encore les codes pour comprendre et interpréter ce qu’il ressent. Toi, l’adulte doit être en capacité à le faire pour lui.
Le besoin d’une routine quotidienne bien établie ne nous empêche cependant pas de faire des écarts. Sortir le samedi soir chez des amis en amenant notre fille n’est heureusement en aucun cas exclu. Un simple « ce soir, on fait la fête, tu vas pouvoir te coucher plus tard ! » permet à l’enfant de comprendre que le schéma établi ne sera pas respecté (et qu’en aucun cas ce n’est grave).
Et si la routine du soir n’est pas encore en place de ton côté ne t’inquiète pas, nous t’expliquerons bientôt comment nous l’avons intégré au fil du temps et te fournirons également quelques outils qui nous auraient été utiles à l’époque pour aller plus vite !
Au risque de choquer les parents qui souhaiteraient respecter à la lettre les nombreux tableaux qu’on peut trouver sur internet ou dans les livres de pédiatrie, depuis qu’elle est en âge d’aller à l’école, j’ai toujours couché ma fille à 20h00, quel que soit son âge. Et ce, simplement parce que je rentrais tard du travail mais que je tenais à la coucher. Cette heure n’a donc jamais changé et n’est pas près de changer. Quelque part je considère (peut-être pour me rassurer) que la routine acquise depuis maintenant plusieurs années n’a jamais eu à être perturbée. Seules quelques demandes liées à l’évolution de ses capacités ont été ajoutées au fur et à mesure.
Ne culpabilise donc pas parce que tu as un quart d’heure de retard sur l’heure préconisée par tous. Chacun son emploi du temps, ses contraintes et comme dit précédemment, il vaut peut-être mieux coucher ton enfant un quart d’heure « trop tard » mais dans de bonnes dispositions pour lui comme pour toi, plutôt que de se presser à tout prix pour que ton enfant soit au lit à l’heure pile. Cela risque de ne faire qu’empirer les choses : il est toujours plus compliqué de coucher un enfant stressé qu’un enfant apaisé !
Un seul parent ou les deux, telle est la question ! J’ai tendance à croire que chaque parent devrait avoir le droit de profiter du rituel du coucher avec son / ses enfants. Personnellement, si et quand chacun le souhaite, je ferais l’histoire du soir à deux. Si on ressent cependant le besoin d’ajouter des étapes (que nous verrons ensuite) au rituel, je ne garderais qu’un seul des deux parents (en alternance un soir sur deux, ou le plus disposé tout simplement) pour favoriser une communication en dialogue 1 pour 1 avec l’enfant.
Le temps idéal pour effectuer le rituel du coucher peut être très variable en fonction de l’enfant en lui-même, mais également de sa journée, de son humeur, de ses angoisses… Au-delà de 30 minutes, j’ai tendance à croire que le rituel se transforme doucement en contrainte. Rien de grave si c’est exceptionnel, mais cela ne doit pas être une habitude au risque que chaque soirée soit uniquement dédiée à l’enfant et qu’il s’endorme finalement beaucoup trop tard.
Depuis maintenant un an, j’ai remplacé la veilleuse traditionnelle par un réveil sur lequel je peux mettre une veilleuse qui diminue d’intensité jusqu’à s’éteindre au bout de 30 minutes. J’enclenche le décompte au début de l’histoire, après la phase de dialogue. Les 10 premières minutes sont dédiées à l’histoire (on y voit suffisamment clair pour lire) et je pars généralement 10 à 15 minutes avant que la lumière ne soit totalement éteinte.
Avant de démarrer l’histoire, pour les plus petits (notamment ceux qui comme ma fille ont 25 000 doudous), propose à ton enfant d’organiser son lit. Disposer ses peluches, préparer ses draps, le mettra naturellement en condition pour se coucher parce qu’il aura choisi de lui-même comment sera organisé son environnement. On aimerait tous qu’il n’y ait qu’une seule peluche à côté de l’oreiller, mais de ce que je peux entendre autour de moi, on sera généralement plus sur une moyenne de 10 à 15 doudous !
« Peut-on enlever ce vieux nounours qui prend la moitié du lit à lui tout seul ? Ou le mettre au bout du lit éventuellement, car ce pauvre doudou est bien serré entre le gros lapin et la licorne ? Et si on devait n’en garder que 3 ? Les autres peuvent aller se reposer bien sagement sur la commode ? »
Il faut bien faire comprendre à ton enfant que le lit est un lieu pour dormir et que l’idée du rituel du coucher n’est pas de faire la classe à toute sa joyeuse bande de peluches. On gardera donc les favorites, celles sans qui on ne pourrait pas fermer l’œil et pour les autres, on les laissera à la vue de l’enfant.
Si tu sens que le sujet est délicat, ne lui brise cependant pas le cœur, l’idée n’est pas de tout changer d’un coup mais étape par étape !
Cette étape est essentielle. Elle va permettre à ton enfant de passer de l’excitation de la journée à l’apaisement et ainsi faciliter l’arrivée du sommeil.
Avant son entrée au CP et parce que j’avais envie de varier un peu l’interaction avec elle, j’ai rapidement proposé à ma fille des histoires « participatives », comme la série Ma Première Aventure de Game Flow. L’idée est qu’à plusieurs moments (comme dans les livres dont vous êtes le héros, pour ceux qui connaissent) l’enfant va pouvoir faire des choix qui auront un impact sur le déroulé de l’histoire. Ça ne prend pas plus de temps, mais ça amène une vraie interaction et un sentiment de satisfaction pour l’enfant qui après plusieurs essais / soirs arrivera enfin au meilleur résultat possible. Le seul risque ? Que ton enfant te demande la même histoire pendant un mois de suite parce qu’il n’a pas encore fait tous les chemins possibles ou parce que tout simplement il ne s’en lasse pas même s’il connaît tout par cœur !
Depuis son entrée en CP et son apprentissage de la lecture, nous faisons maintenant les lectures à deux, chacun ses paragraphes, chacun ses dialogues. Tu trouveras d’ailleurs en fin d’articule une petite vidéo que nous avons faite à ce sujet !
Si tu as plusieurs enfants, voici plusieurs solutions que nous avons mises en place depuis la naissance de bébé : lorsque possible, un parent couche la grande et l’autre bébé. Lorsque ce n’est pas possible, je demande à la grande de temporiser en rangeant sa chambre ou en commençant à lire toute seule dans son lit le temps que j’arrive. Cette activité “calme” permet de commencer tout de même à instaurer le rituel du coucher.
En fonction de l’humeur de ton enfant, voici quelques idées d’exercices à lui proposer pour l’aider à se détendre et l’accompagner vers le sommeil :
Si tu n’arrives pas du tout à déterminer ce qui ne va pas et que ton enfant n’est pas ouvert à la discussion, des exercices de méditation / respiration (inspiration lente et profonde par le nez, expiration par la bouche) seront toujours utiles. Un autre exercice que j’aime bien faire, même à titre personnel, est d’essayer en partant de la tête jusqu’au doigts de pieds de contracter chaque partie du corps. Cela prend un peu de temps mais oblige à rester immobile (en dehors de la zone ciblée).
Dans cette vidéo, on te parle de “petit rituel zen” qui contient 30 petites cartes que tu pourras utiliser à ce moment-là :
Il est maintenant temps de prendre 5 à 10 minutes pour discuter. Cette dernière étape est importante pour moi car elle me permet d’établir un dialogue de confiance et il est souvent plus facile pour un enfant de partager sa journée, ses sentiments, dans un environnement calme. A table, à la question « Tu as passé une bonne journée ? », ma fille répondra systématiquement « Oui ». A la question suivante « Qu’as-tu fait aujourd’hui », la réponse courante est « Je ne sais plus ». Frustrant n’est-ce pas ?
En l’absence de réponses, n’hésite pas à partager ta journée, en décrivant un événement clé. Même s’il s’agit de choses anodines comme ton repas du midi, cela pourra donner un exemple à ton enfant pour refaire le fil de sa propre journée.
Tu peux aussi profiter de ce moment pour “débriefer” par rapport à un sujet ou un moment sensible. Pour ma part, il a permis d’aborder avec ma fille des sujets comme
Lorsque toutes les étapes ont été franchies, il est temps de lui faire un gros câlin, un bisou, de lui dire « bonne nuit », « à demain », « je t’aime fort » et surtout attendre sa réponse. Il signifie ainsi qu’il a compris la fin du rituel et qu’à présent il est prêt à s’endormir tout seul.
Essaie vraiment d’aborder la phase de coucher comme un plaisir et non une contrainte. Il doit s’agir d’un échange sincère. Dans la mesure du possible, c’est le parent le mieux disposé qui s’occupera du coucher. En tous les cas, ne pas :
Plutôt que de crier ou punir, ce qui ne le fera de toute façon pas dormir plus vite, demande lui de proposer une solution calme, qui lui conviendrait, pour se détendre, mais à la condition que ce soit seul et dans son lit, car le rituel du coucher est terminé. Explique-lui que ça ne pose pas de problème s’il ne s’endort pas tout de suite, mais que l’heure du lit est dépassée et qu’il ne doit pas se relever. Il pourra par exemple :
En tous les cas, chaque enfant est différent et chaque journée vécue est différente. Il est important de t’assurer que tu es toi-même dans les meilleures conditions pour favoriser le sommeil de ton enfant et ensuite, de faire au mieux ! Il y aura forcément des soirs ou ton enfant (ou toi-même ?) sera fermé au dialogue, à la tendresse, à l’écoute et où il aura besoin de “décharger” un trop de pression. Dans ce cas, rien de grave, mais il faut tenir bon et le rituel se passera mieux le lendemain !
N’hésite pas à commenter et à nous faire tes retours d’expérience, à nous donner les “astuces” que toi-même tu utilises pour le rituel du coucher avec ton enfant !
Voici une sélection d’histoires du soir interactives ! Tu peux également télécharger notre guide gratuit pour une parentalité bienveillante, épanouie et décomplexée !
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Article très intéressant ! Il est vrai qu’au moment du coucher, est primordial pour l’enfant et qu’il faut appliquer les bonnes méthodes ! Merci pr ces précieux conseils !
Merci pour ton retour !
Le rituel du soir reste très important pour ma fille de 13 ans … elle ne peut pas s’en passer … merci pour ces rappels au combien utile pour les jeunes parents
Super rituel de couché et article très complet! Merci beaucoup!
J’ai particulièrement apprécié la vidéo. Merci pour ce pas à pas pour le rituel du coucher. J’avoue ne pas être assidue sur le moment d’échange et de discussion. J’aime aussi intégré une partie “Gratitude” qui avec mon fils se traduit par tout ce que nous avons accompli dans la journée, même l’école pour nous est un sujet de gratitude ! et on se dit “Ohhhh on a trop de chance de faire tout ça”
Merci pour ce contenu
Merci Sabine ! Pour le moment de gratitude, on valide bien sûr (et c’est déjà un moment de discussion)! De notre côté nous l’avons séparé du rituel du coucher (au moins au début) pour travailler sur un journal : https://boutique.lepopeeludique.fr/produit/journal-de-gratitude/
Bonjour l’article est sympa et des choses simples peuvent être mises en place. Mais cela n’est que pour des enfants uniques.
Nous en avons trois qui ont besoin d’être couchés environ à la même heure et du coup on peut pas avoir un rituel d’une demi heure avec chacun d’eux au même moment…..
Il faut forcément partager et faire les choses avec deux voir trois ensemble (quand je finis à 21h) et que mon mari s’en occupe seul….
Du coup je ne vois pas bien comment appliquer ça lorsqu’on a plus de deux enfants
Bonjour Doriane,
Merci pour ton commentaire tout à fait pertinent. Il s’applique effectivement très bien chez nous qui n’avons qu’une grande (de 7 ans) et un bébé. A partir de deux enfants et plus du même âge, il est nécessaire d’adapter les choses d’autant plus qu’ils peuvent ou pas dormir dans la même chambre. Ta remarque me donne l’idée d’interroger la communauté de parents inscrite sur L’épopée Ludique pour collecter leur expérience et écrire un article dédié : “Vos astuces pour un rituel du soir avec deux enfants ou plus” (quelque chose comme ça !).
Je préparerai un mail dédié à ce sujet. Affaire à suivre, encore merci !
Vincent
Merci pour cet article qui propose de nombreuses pistes bienveillantes afin d’aider parents et enfants à vivre ce moment dans le partage et le calme. Pour ma part, j’aime associer au rituel de coucher un moment de gratitude, comme la technique du collier de perle (https://parentsenequilibre.com/la-gratitude-ingredient-du-bonheur/)
Bonjour Valentine,
Merci pour ton commentaire. Ce n’est pas systématique mais lorsque ma fille exprime des sentiments négatifs, un peu dans l’idée du collier de perles que tu évoques dans ton article, je l’invite à ne pas se focaliser dessus mais au contraire, à me parler de ce qui l’a rendue heureuse. Comme pour les adultes, les enfants on souvent tendance à se focaliser sur un événement / échange négatif de la journée, et nous pouvons être là pour leur rappeler que tout le reste autour était positif !
Merci pour ce très bel article sur quelque chose qui m’a toujours plu quand je le partageais avec mes neveu et nièce
Bonjour Nicolas. Merci pour ton commentaire ! Il est vrai que d’autres que les parents profitent aussi parfois du rituel du soir avec un enfant. Le “défi” peut-être d’autant plus grand que le rituel habituel n’est pas forcément connu, et que l’on aura pas forcément les repères / l’historique. Pourtant les attentes de l’enfant, ses besoins, seront identiques.
Article intéressant et bienveillant 🙂
Dans la culture japonaise, les.enfants dorment à côté de leur parent ce qui n’empêche pas de mettre en place un rituel.
Bonjour,
Merci pour votre retour, nous avons effectivement donné notre point de vue personnel “occidental”. Le résultat de notre réflexion découle forcément d’un ensemble de bases acquises au cours de notre propre éducation et que nous ne cherchons pas (persuadés de l’évidence du modèle en place) à remettre en question. Il sera intéressant de regarder comment cette question (et bien d’autres) est traitée dans les autres cultures !