La période du non : comment la gérer ?

Ah la période du non, cette période magnifique où ton enfant dit non à tout quasiment sans exception. Dans cet article, on va te donner quelques astuces pour gérer cette l’âge du non, cette période d’opposition qui arrive vers le “Terrible Two” et qui n’est pas facile à gérer ! N’hésite pas à partager en commentaire à la fin de l’article comment ça se passe pour toi à la maison !

Je m'inscris via ma plateforme : Apple Podcasts | Spotify | Deezer | RSS

La période du non

La phase du non apparaît vers les 2 ans de ton enfant et même si cela peut être drôle dans certaines circonstances, dans l’ensemble c’est assez frustrant quand ton enfant ne veut plus faire ce que tu lui demandes !

Malheureusement, ou heureusement, c’est un stage de développement normal chez ton enfant

En fait, entre 2 et 4 ans, l’enfant rentre dans une phase où il va inconsciemment tester les limites de son autonomie mais surtout de son indépendance. Et même si c’est très sain et nécessaire dans son développement, cela reste très dur et très frustrant à gérer pour les parents, notamment pour la figure d’attachement principale.

Elle arrive à peu près à la période où ton enfant commence à parler. Il commence à acquérir plus d’autonomie et à vouloir faire ses propres choix mais surtout il découvre le pouvoir des mots et il teste les limites de ce nouveau pouvoir.

Quand ton enfant te dit “non”, garde en tête que c’est un très bon signe concernant l’acquisition de son indépendance. A cet âge, il découvre qu’il est une personne à part entière de ses parents et qu’il est libre de prendre des décisions. C’est donc un moyen pour lui de s’entraîner à faire des choix.

Sache que des fois ton enfant va te dire non sans vraiment savoir pourquoi, juste parce qu’il le peut, des fois parce que son réservoir affectif à lui est un peu vide, et d’autres fois parce qu’il sent que le tient l’est. 

Il est même possible qu’il dise non avant même d’avoir compris ce que tu lui demandais. En fait, à cet âge son cerveau est immature et cela devient un peu sa réponse “par défaut”

Garde en tête qu’en aucun cas il souhaite défier ton autorité, te manquer de respect ou te manipuler, son cerveau (avant 5-6 ans) est trop immature pour être en capacité de mettre tout cela en œuvre ! Inconsciemment, il cherche à tester les limites qui l’entourent, il veut découvrir ce qu’il peut négocier et ce qui n’est pas négociable

Le challenge des parents

En tant que parent, cela peut vite devenir frustrant et générateur de cris, de colère. On est tentés d’en venir à la soumission, le soudoiement, la punition ou autres méthodes qui ne fonctionnent pas vraiment et qu’on ne recommande pas du tout.

La première chose à faire dans ces moments, c’est de vérifier comment toi tu te sens, quel est ton état d’esprit et comment est ton réservoir émotionnel ? Cela va vraiment influencer 2 choses :

• comment tu vas te comporter avec ton enfant et
• comment tu vas accueillir cette opposition, comment tu vas y répondre

Quand on est fatigués, stressés, on fait parfois moins d’efforts sur notre façon de parler, on va donner des ordres plutôt que de proposer des alternatives

imagine qu’au travail ton chef te crie des ordres. Est-ce que tu as envie de faire ce qu’il te demande ou plutôt de l’envoyer … paître ?

Plus ton réservoir émotionnel va être vide, plus tu vas te dire : ”il me manque de respect, il essaie de défier mon autorité, il essaie de me manipuler” et plus tu vas réagir fortement au “non” en faisant cela, ton enfant va se dire “wow, c’est moi qui ai fait ça ?! j’ai eu cet effet ?” et malheureusement, ça va lui donner envie de recommencer

Ton objectif en tant que parent quand ton enfant te dit non, c’est de ne pas réagir.

Gérer l’opposition en douceur

Alors bien sûr, il y a des moments qui ne sont pas négociables et où tu dois être l’autorité : “Quand on traverses la rue, tu me tiens la main, peu importe si ça te plait ou pas car c’est mon rôle de veiller à ta sécurité”

Mais il y a d’autres fois, où il faut apprendre à ralentir, à prendre du recul et justement laisser à ton enfant la liberté de faire des choix, notamment lorsqu’il s’agit de petites décisions !

Prenons un exemple concret, il est temps d’aller à l’école, et ton enfant, si sage et docile auparavant, refuse de mettre ses chaussures.

Tout d’abord, anticipe anticipe anticipe les changements de situation, souvent ton enfant n’aime tout simplement pas arrêter ce qu’il est en train de faire, alors quelques minutes avant de lui demander de mettre ses chaussures, préviens-le : “dans 5 min, on met les chaussures pour aller à l’école”, on en parle justement dans notre article comment se faire obéir sans crier

Une fois le moment venu, indique clairement ce que tu attends de ton enfant, mais sans lui donner d’ordre (ce n’est jamais agréable d’en recevoir) et sans lui poser de question fermée (dont la réponse sera forcément non…). Indique lui plutôt “c’est l’heure de mettre tes chaussures” et propose lui de prendre le contrôle de la situation avec un choix “est-ce que tu veux mettre tes baskets ou tes bottes ?”tu peux même lui proposer de mettre ses chaussures tout seul

Mais que faire si malgré tout cela, ton enfant est toujours dans l’opposition? “non je veux continuer à jouer, je ne veux pas mettre mes chaussures“. Encore une fois, on le sait c’est dur, ne le prend pas pour toi, ton enfant est juste concentré sur ses propres besoins et n’a tout simplement pas envie d’arrêter ce qu’il est en train de faire. Si vraiment tu vois que ton enfant ne veut pas, essaie de faire preuve d’empathie, communique à ton enfant que tu comprends et encore une fois, propose lui de faire un choix “je comprends que tu n’aies pas envie d’arrêter de jouer, tes jouets seront toujours là quand tu reviendras de l’école mais maintenant il faut qu’on y aille, est-ce que tu veux mettre ton manteau en premier ou tes chaussures ?” En validant ce qui se passe dans la tête de ton enfant, mais aussi en lui proposant encore de prendre contrôle, tu peux désamorcer la situation.

Si vraiment ton enfant refuses toujours, reste dans l’empathie “je comprends vraiment que tu aies envie de continuer à jouer mais si on tarde trop, on va être en retard à l’école et les portes seront fermées, tu n’auras pas le temps de jouer avec tes amis avant que la classe commence”. Attention ici on n’est pas dans le soudoiement ou dans un quelconque rapport de force, on est dans le constat afin que ton enfant ait toutes les cartes en main pour prendre une décision.

Enfin, tu peux dédramatiser la situation avec un peu d’humour ou en faisant un petit jeu pour détendre l’atmosphère : “oh tu ne veux pas mettre tes chaussures, mais celle-ci, où est-ce qu’on la met ? Sur ton oreille ? sur ton nez?”

Et si vraiment malgré tout cela, ton enfant est toujours dans l’opposition ? tu as gardé ton calme, tu as anticipé, tu lui as proposé des choix, tu as fait preuve d’empathie et tu as essayé de dédramatiser la situation mais l’heure tourne et les chaussures ne sont toujours pas mises ? Alors je sais que ce n’est pas facile à entendre, pas facile à mettre en place, mais déjà on continue à garder son calme même si à l’intérieur de nous ça commence sérieusement à bouillir. Continue à montrer à ton enfant que tu comprends ce qu’il ressent, et aussi gentiment, fermement et respectueusement que possible passe à l’action. Même s’il va sûrement se plaindre et montrer son désaccord, aide le à mettre ses chaussures.

Donner des choix

Au global, c’est vrai que le matin on est pressés et choisir à la place de ton enfant pour ce genre de micro décisions est rapide mais cela lui laisse peu de marge pour les prendre par lui-même.

Alors on ralentit. Dans l’entrée, dispose 2 crochets à sa hauteur pour qu’il ait le choix entre 2 manteaux différents avant de sortir et un tiroir à sa hauteur pour ses chaussures.

Mets également à disposition ses vêtements dans sa chambre à sa hauteur pour qu’il puisse les choisir le matin.

Pour le reste, essaie d’organiser ta maison pour qu’elle offre pleins de choix différents à ton enfant selon son âge. 

Cela peut être un marchepied pour lui laisser l’accès à différentes choses comme le lavabo de la salle de bain ou la table de la cuisine pour t’aider à préparer à manger

Dans sa chambre, tu peux mettre des jeux à sa hauteur dans des boîtes ouvertes ou des plateaux afin qu’il y ait accès sans avoir besoin de toi. 

Dans la salle à manger, mets lui à disposition une table et une chaise à sa hauteur pour qu’il puisse prendre son repas en autonomie, ainsi qu’un espace où il pourra choisir son assiette, la couleur de son gobelet etc 

En résumé

A partir de 2 ans, ton enfant est en pleine acquisition de son autonomie mais son cerveau est très immature. Il est câblé pour dire “non”. Ce n’est pas un moyen de te manipuler, de diminuer ton autorité ou te défier. Il apprend à faire des choix.

A toi donc, de garder ton calme en toutes circonstances pour ne pas donner du “pouvoir” à ce non et au contraire, l’aider à découvrir son indépendance en lui apprenant à faire des choix, notamment en organisant l’espace autour de lui.

Moins ton enfant aura besoin de toi et plus il pourra faire ses propres choix. Ton enfant ne va pas devenir un enfant parfait, mais il aura moins l’occasion de répondre non et il va au passage développer son indépendance.