Comment se faire obéir sans crier, sans s’énerver, sans faire appel de près ou de loin aux violences éducatives ordinaires ?
Aujourd’hui, on t’explique :
Voici notre vidéo dédiée à ce sujet qui te donnera tous les détails :
Tu peux également écouter le podcast juste ici :
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Dans un monde idéal, en tant que parents, on rêve tous à peu de choses près de la même chose :
Pourtant, au quotidien, on passe notre temps à essayer de le contrôler et à imposer des limites. Trois raisons expliquent notre comportement :
#1 – Le fait que nos parents nous ont souvent encadrés de limites et d’interdictions. C’était comme ça qu’il fallait faire. L’enfant devait se plier à son environnement et surtout ne pas tenter de l’influencer. Et malheureusement (pour cette partie là), l’héritage éducationnel a la vie dure !
#2 – Le fait que notre enfant a d’abord été un bébé nécessitant 100% de notre attention. Si lui a grandit, nos habitudes (et nos peurs) se sont ancrées en nous et nous continuons de protéger nos enfants comme s’ils venaient de naître.
#3 – Enfin, et pas des moindres, notre besoin d’avoir toujours raison ! Après tout, nous sommes les parents, donc nous avons l’expérience que n’a pas notre enfant. Donc nous pouvons lui donner les clés immédiatement pour que lui ne vive pas de déceptions ni n’ait de mauvaises surprises.
Ce besoin de contrôle empêche souvent notre enfant d’acquérir sa propre expérience du monde, de se construire sa propre pensée et de prendre des initiatives. De faire des erreurs aussi ! Pourtant, c’est la façon dont un enfant apprend. Il observe, puis il manipule encore et encore jusqu’à y arriver. Et parfois, il ne prend pas le chemin logique et attendu. Parfois il fait autrement… il innove ! Maria Montessori l’a démontré maintes fois dans ses travaux. Et nous en tant que parents, en voulant bien faire (aucun doute là dessus) on intervient et on bloque ce processus essentiel !
Avant toute chose, avant de vouloir se faire obéir à tout et sur tout, on DOIT prendre du recul sur notre mode d’éducation, prendre le temps de constater l’évolution de notre enfant. Plus il grandit, plus il va avoir besoin de faire seul.
A partir de 2 / 3 ans, son besoin d’indépendance prend vraiment le pas sur son besoin d’attachement. Mais en parallèle, son cerveau reste largement immature, ne connaît que peu d’inhibitions et n’est pas en capacité de gérer ses émotions.
Notre rôle à ce stade est d’aider notre enfant à acquérir les compétences nécessaires à sa recherche d’autonomie !
Car petit à petit, il acquiert les capacités pour
Alors que faire ? D’abord accepter qu’environ une demande sur deux, un ordre ou un avertissement est inutile, relativiser et accepter que souvent, ce qu’on cherche à imposer :
Les consignes et l’organisation qu’on va mettre en place devraient donc remplir 4 objectifs :
Si une consigne ne répond à aucun de ces objectifs on accepte de se poser la question : Est-elle vraiment utile ?
Pour mettre en place des consignes de manière efficace, et mieux organiser les choses, on doit retenir une chose. Il est beaucoup plus facile de faire adhérer notre enfant en faisant appel à son intelligence qu’en le soumettant.
Dans la soumission, notre enfant ne va pas
On cherche donc à ce que notre enfant coopère, voir propose de lui-même de nouvelles solutions qui aideront tout le monde.
Maintenant qu’on a vu quel type de cadre mettre en place, passons au cœur du sujet qui est en fait :
Comment mettre en place un cadre et des consignes compréhensibles et sécurisantes, une organisation rassurante, et faire adhérer notre enfant !
D’abord, on cherchera à établir ensemble un cadre UNIVERSEL. Il s’agit d’une ou plusieurs routines effectuées par notre enfant au quotidien.
Pour mettre en place ce cadre universel, tu peux organiser un atelier familial autour d’un outil comme nos routines du matin et du soir et structurer avec ton enfant les tâches à effectuer au quotidien. pour cela, pose des questions ouvertes :
Pose le minimum de questions et laisse ton enfant réfléchir aux tâches et à leur organisation. S’il n’est pas en capacité de faire quelque chose, lui as-tu appris à le faire ? S’il n’a pas envie de faire une chose, peut-être qu’il y a déjà beaucoup de tâches pour une première fois et qu’on pourra en ajouter au fur et à mesure.
Si tu souhaites en savoir plus sur nos routines voici le lien où les télécharger :
Pour conclure, laisse ton enfant construire sa routine et l’afficher dans sa chambre.
Les consignes sont des devoirs à respecter pour que chacun puisse se sentir bien au sein du foyer :
Quatre choses sont essentielles à retenir.
Lorsque ton enfant a bien compris les choses, note ces consignes pour que ton enfant et toi puissiez y revenir. Cela peut être sur un tableau affiché sur le frigo. S’il ne sait pas encore lire, un ensemble de dessins et d’illustrations que vous créerez ensemble sera parfait.
Attention, respecte toi même les règles. N’oublie pas que tu es le premier exemple de ton enfant et qu’il cherchera toujours à t’imiter.
Les routines et les consignes sont en place ? Tu verras que les choses vont déjà beaucoup s’améliorer. Ton enfant aura le cadre suffisant pour savoir ce qu’on attend de lui clairement, connaîtra et comprendra les limites à ne pas franchir et pourra y revenir au besoin. Tu l’auras invité à la réflexion, il aura de lui-même proposé des idées en accord avec ses besoins et sa maturité.
Maintenant, que faire si une consigne n’est pas respectée ? Sache déjà que cela arrivera forcément ET régulièrement. Le changement ne sera pas total ni immédiat.
D’abord, ne juge pas, ne crie pas, ne te moque pas. Cela risque d’avoir pour seule conséquence de briser la confiance que ton enfant a en toi et en lui-même, de dégrader votre relation, et de le conduire au mensonge au moindre écart à venir. Rappelle toi que ton enfant a naturellement envie de te satisfaire et que tu sois fier de lui. Pas de te défier.
Rappelle la consigne et attend que ton enfant valide le fait que vous l’aviez déterminée ensemble.
Ensuite, demande les raisons qui font que ton enfant ne l’a pas respectée.
Donne lui les compétences (compréhension des émotions, clés de communication solutions alternatives…) pour ne plus avoir à transgresser la règle.
Comme toujours, s’il faut mettre en place une discussion de fond et que ton enfant est sous le coup d’une émotion intense, il est inutile de réagir sur le moment. Cela va souvent aller à l’encontre de son besoin immédiat et être contre productif.
Attend que le calme soit revenu et que vous puissiez réellement être à l’écoute l’un de l’autre. Au besoin, mime la situation, avec des peluches. Rejoue la scène et demande lui de trouver des solutions par lui-même en le guidant !
Pour finir petit rappel basique de communication :
On a bien conscience que ça fait beaucoup d’informations, mais l’important est de mettre en place chaque étape progressivement et d’accepter que tout ne va pas se faire en un week-end. N’hésite pas à nous dire en commentaire ce que tu as pensé de cet article et comment tu t’organises de ton côté pour que ton enfant adhère à l’organisation de la maison.
Ne pas crier cela demande aussi beaucoup de self contrôle. Cela requiert d’être en paix avec soi-même.
Article Et si prendre soin de ses enfants, commençait par prendre soin de soi ?
Article Comment arrêter de crier ?
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Ce carnet de voyage est le tien
Ici, c’est toi qui décide de ton parcours, de l’ordre des étapes à suivre, de ton itinéraire.
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Merci ! On oublie trop souvent que l’enfant est une personne et qu’il a autant que nous le besoin de se sentir respecté. Si une règle n’a plus de sens, pourquoi s’y accrocher ?
Wouah, génial cet article. Merci pour tous ces conseils justes et clairs
Merci pour votre article, je vais tester ça 🙂
Merci pour cet article. J’aime beaucoup l’approche tournée de manière positif et qui va vers l’intellect de l’enfant. C’est bien dommage que tout les parents ne prennent pas connaissance de ce genre d’information.
Merci pour cet article qui est plein de bon sens. Même si les émotions l’emportent parfois, je reconnais que depuis que nous avons arrêté de crier, l’attitude de nos enfants a bien changé! Mettre en place des règles claires en demandant à nos enfants ce qui leur paraissait juste à été la clé je pense. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les enfants peuvent être vraiment raisonnable si nous leur faisons confiance. Le seul problème qui reste chez nous et lié à l’hygiène (brossage des dents et douche)… si vous avez des astuces…;)
Bonjour, Quel bel article bien rédigé. Cette pédagogie est vraiment efficace, j’ai testé en son temps (mon fils a 28 ans) et c’est vraiment très stimulant pour l’enfant. Il devient friand de son autonomie et sa récompense est le regard de considération de ses parents qu’il admire (effet miroir). Merci pour ce que vous faites pour les enfants.
Merci pour cet excellent article! C’est un sujet essentiel dans la parentalité! J’avais fait toute une réflexion sur les consignes et c’était intéressant de remarquer le nombre d’interdits que l’on émet dans une journée alors qu’ils ne sont pas forcément indispensables! Depuis, je relativise beaucoup et…je crie moins! 🙂
Je suis particulièrement heureux de lire ton article. j’ai lu un livre publié au Canada quand j’étais jeune parent et j’ai été interpellé par la possibilité d’éduquer sans crier et sans frapper. L’ayant intégré, j’ai vécu de plus belles années ensuite.
J’ai beaucoup utilisé le livre de Gisèle George “Mon enfant s’oppose, que dire, que faire ?” bien aidant également.
Merci
Article intéressant, vous avez raison, il est toute à fait possible d’élever ses enfants sans crier, avec des méthodes douces et de la patience.
Bravo à vous pour votre pédagogie et tous vos conseils 👍😊