Voyager avec bébé ou un bambin, ce n’est pas toujours évident. On en a pas tous le courage… Pour ma part, quand on a dû prendre l’avion alors que bébé avait 8 mois puis 10 mois… je n’étais pas sereine. Et pourtant, il n’y avait que 2-3 heures d’avion !
Alors quand j’ai vu que Nathalie alias @mum_inparis_travels était partie en Thaïlande en solo alors que son bébé n’avait que 3 mois… j’étais scotchée !
Cette année, elle a “re-édité” l’expérience avec son fils qui a maintenant 2 ans et demi. Non seulement elle s’est éclatée, mais elle a pris soin de partager avec sa communauté ses meilleures astuces. Et elle m’a tellement épatée que j’ai souhaité l”interviewer pour que toi aussi parent, tu puisses bénéficier de son expérience et partir en voyage sereinement.
Bonjour Nathalie, merci d’avoir accepté mon interview ! Voici quelques questions pour nos parents lecteurs :
Alors déjà, merci beaucoup pour cette interview ! je suis ravie de pouvoir partager notre expérience, en espérant pouvoir vous inspirer ! Moi, c’est Nathalie, 35 ans. Maman solo d’un petit Théo, nous habitons à Paris. A travers les partages sur @mum_inparis_travels, l’idée première était de partager sur mon expérience de la maternité, de la vie au quotidien avec ce petit être, et petit à petit avec son évolution, sont venus les partages de nos sorties, nos voyages, nos activités !
J’y suis allée pleine d’inquiétudes!
Parce que partir avec un enfant encore qualifié de « nourrisson », c’est la porte ouverte à tout plein de conseils, mais aussi de remontrances, autant de l’environnement familial, amical, que du corps médical encore un peu « traditionnel ».
En tant que nouvelle maman, j’étais encore très sensible à tous ces conseils prodigués avec bienveillance, mais parfois bien anxiogènes. Et généraux.
Je sentais au fond de moi que cette coupure de la bienveillance (parfois étouffante) serait bénéfique. Je voulais pouvoir me retrouver seule avec lui, et me recentrer sur nous et nos besoins. Pouvoir nous écouter un peu, nous !
Et dès le début du voyage, dès l’aéroport, j’ai ressenti ce bonheur. Je me rappelle d’une photo prise dans un miroir, avec nos bagages, lui en porte bébé : je voulais immortaliser ce moment !
Mon premier conseil, c’est de ne PAS anticiper que ça va mal se passer. Beaucoup de parents m’écrivent en commençant par « j’angoisse, j’appréhende, ça va être un cauchemar ». Je ne dis pas que ça va forcément se passer comme un conte de fée. Mais je pense sincèrement que si l’on se prédispose au « cauchemar » (les 12h de vol par exemple), il y a quelque chose d’auto réalisateur qui se met en place. En étant déjà « stressé » par avance, le moindre petit écart peut faire déborder le vase, et nous mettre dans tous nos états.
Donc règle numéro 1 : il n’y a pas de raison que cela se passe mal !
Concernant le voyage avec un bébé si petit, s’il y a quelque chose que j’ai appris sur le tas, avec la valise remplie d’accessoires de puériculture – qui n’en sont jamais sortis du séjour – c’est que LA chose la plus importante dont nos enfants ont besoin, et encore plus lorsqu’ils sont si petits, c’est NOUS.
La proximité avec nous. Notre disponibilité, notre affection. On suffit amplement.
En toute transparence (j’étais allaitante) : les seules choses dont j’ai eu besoin ont été 1/ le porte bébé 2/ les couches 3/ des bouteilles d’eau. Le reste, c’est prendre soin de soi (manger, sourire, respirer ☺), pour pouvoir prendre soin de lui.
Nourrisson, Théo était accroché à moi la plupart du temps, je me baladais, il regardait ou dormait. Il n’était en rien limitant. Comme dit au-dessus, j’ai constaté que tant que j’étais là, à le rassurer, le câliner, tant qu’il mangeait et dormait, il n’avait besoin de rien d’autre !
Je pouvais facilement aller flâner au bord de l’eau le soir tard, avec lui endormi contre moi.
Aujourd’hui, c’est un peu différent. Il n’est plus un simple spectateur. Lors de tous nos voyages, j’essaie de conserver quelques piliers de la routine : typiquement, la sieste et les repas.
Concernant le lit, je demande toujours un lit parapluie si possible. Même s’il a plus souvent dormi à mes côtés, le lit parapluie peut toujours servir de « safe space », au cas où : une pause pipi, besoin de ranger la valise, ou tout simplement, un moment calme.
Ahah. Je le dis souvent, les longs vols avec un nourrisson sont plus simples qu’avec un bambin, en vrai !
Mais depuis qu’il a grandi, chaque voyage, c’est un temps de discussions, de découvertes ensemble. Parce qu’en vrai, au cours d’un voyage, tout est nouveau pour lui ! Et ça l’occupe.
Je ne cache pas que c’est beaucoup d’énergie, mais au fond : au quotidien, dans la routine, je m’entends souvent me plaindre de ne pas avoir de temps avec lui, mis à part le tunnel du soir et le weekend. Alors le voyage, c’est l’occasion rêvée de passer du temps avec lui.
L’incontournable lors d’un long voyage avec un bambin : être à l’écoute. C’est un véritable don de soi, de temps, d’énergie, de patience, mais ça en vaut la peine !
Je répète ma règle numéro 1 : ne PAS se conditionner pour un cauchemar. Vous n’en savez rien ☺ : ne pas se prédisposer au pire.
Je pense qu’il est aussi très important d’être disponible pour lui raconter tout ce que l’on fait. C’est la meilleure manière de rendre le voyage intéressant ! Ça implique de bien préparer en amont tout le reste, l’administratif, les transferts, les bagages… afin de pouvoir voyager l’esprit léger de ce côté, et pouvoir être complètement dispo pour les petits.
Règle numéro 2 : on laisse pisser. Dans notre quotidien, on a un cadre, des routines. En voyage, on se laisse le luxe de déborder ! A situation exceptionnelle, façons de faire exceptionnelles ! Il veut commencer par le dessert ? Pas grave. Il veut mettre ses chaussettes sur ses mains ? Pas grave.
Et aussi : je ne fais pas “clown” avec mes pieds et mes mains seulement ☺
J’ai quelques petites astuces pour l’aéroport, l’avion, je les ai incluses dans un petit guide sur mon compte Instagram [NDLR : on t’a regroupé ses posts en fin d’interview] mais si je devais en lister quelques-unes :
Une des premières craintes, c’est le décalage horaire, quand on part loin. J’ai toujours veillé à nous mettre sur le fuseau horaire d’arrivée dès l’arrivée, et y incorporer le rythme vital habituel (sieste, repas) : jusqu’à présent, ça a toujours très bien fonctionné. Lors de notre dernier voyage, je ne me suis même pas posé de questions !
Concernant le sommeil, la nuit, on arrive à recréer un environnement doux : je pars toujours avec 2/3 doudous qui lui rappellent la maison, et depuis quelques mois on part avec la conteuse HoomKid, qu’il adore. Elle permet de créer des ambiances apaisantes.
Concernant les repas, c’est dans le même esprit que le voyage lui-même : découverte totale. Je ne prends jamais de menu enfant frites nuggets (je suis sûre qu’il demandera cela plus tard…), mais je lui propose d’essayer différentes choses locales, dans un esprit « découvrons ensemble ! » et on trouve toujours de quoi nous ravir !
De manière générale, il s’est toujours très bien adapté. Je pense que c’est aussi parce que… je ne m’inquiète pas à ce sujet, et le fait de ne pas mettre l’accent sur « est ce qu’il s’adapte bien ? » me permet d’avancer dans notre voyage sans y penser, et en me concentrant simplement sur le bien être au jour le jour, tout comme chaque jour en fait ! Je suis plus sereine, et lui le ressent aussi.
Oui ! on me dit souvent, “tu as besoin de vacances car tu es épuisée, mais tu choisis de partir avec le petit à l’autre bout du monde. En quoi est-ce reposant ?”
Je vais revenir sur une notion que j’utilise souvent, la « pollution » externe, qui n’a rien de péjoratif !
Dans notre quotidien, chaque jour, nous accumulons une charge mentale assez basique : le simple fait de s’occuper de notre appartement, les lessives, le ménage, le boulot, les horaires… nous sommes aussi submergés par des recommandations, des conseils, des fais pas ci fais pas ça, sur notre façon de faire avec un bébé notamment. C’est de la bienveillance très souvent, mais pas toujours bien placée.
Tout cela crée un écosystème qui peut mener à une forme de ras le bol, et c’est là que j’appelle cela une pollution. Car elle m’empêche de profiter pleinement de la relation que je peux avoir avec mon fils.
A chaque fois que je pars avec Théo, je sais que ce sera entre lui et moi, que l’on va écouter nos propres besoins, faire en fonction, que l’on aura ce dont on a besoin sur notre dos (dans nos valises), et sans surplus.
Le simple fait de sortir de notre cadre habituel, c’est du repos de l’esprit. On se ressource. On se recentre sur le plus important : nous.
Et chaque fois que l’on revient à la maison, et que je retourne au boulot, je me dis – je suis pas du tout reposée LOL. Physiquement, non. Mais mon esprit, mon cœur, mon réservoir d’affection, d’amour, ils le sont, et ils sont gonflés à bloc ! et les siens aussi, je l’espère.
Je pense sincèrement que partir avec un bébé, avec un bambin, avec un enfant ne doit pas nous effrayer. Et qu’une fois que l’on a sauté le pas, on est accrocs !
L’aventure ensemble renforce les liens, on se connecte avec son enfant, sans cette « pollution » du quotidien qui parfois nous empêche de profiter de ce que l’on a.
En territoire étranger, on est dans notre cocon, avec ces petits. Et on avance ensemble ! Je prends un plaisir incommensurable à le regarder, s’adapter. Je sais qu’il ne se rappellera pas de tous ces lieux que l’on a vus, mais les ressources que ces voyages lui ont apportées, elles, resteront des outils pour sa vie.
Et moi, nouvelle maman, j’en apprends et j’en découvre davantage à chaque voyage. Sur ma façon d’être, ma façon de réagir, et la manière dont j’ai envie d’élever mon fils !
Le voyage, ça forme, à tous les âges ☺ et je suis toujours ravie d’échanger et d’apprendre avec des parents voyageurs, n’hésitez pas à nous rejoindre !
Merci beaucoup d’avoir échangé avec moi et d’être une inspiration pour mes prochaines vacances ! Je vais d’ailleurs de ce pas aller acheter une valise tigre pour cet été !
Helena
Si tu veux suivre les aventures de Nathalie, tu peux t’abonner à son compte Instagram @mum_inparis_travels. Voici ses posts dédiés au voyage :
Avec 7 étapes à parcourir en famille et 3 jeux outils à imprimer. Bref une véritable épopée à faire en s'amusant !
Ce carnet de voyage est le tien
Ici, c’est toi qui décide de ton parcours, de l’ordre des étapes à suivre, de ton itinéraire.
Tu pourras y trouver les différentes étapes pour mettre en place une parentalité ludique : des espaces pour prendre des notes, des jeux outils à imprimer...